Un maxi sous forme de charnière pour les Hellbats qui une fois encore changent leur formule, mais – et ce doit être encore la preuve avec ces 4 nouveaux titres - à aucun moment leur état d'esprit. En ce sens, peut-être doit-on comprendre le titre de ce maxi 45 tours format 12" – Kiss Your World Goodbye – comme celui d'une énième renaissance pour un groupe dont l'alternance des (contre-)bassistes aura jalonné toute l'histoire. Ici, c'est presque d'un retour aux sources dont il s'agit; Blondo, un Astro Zombie, reprenant la place originelle d'Elek'Nick à la contrebasse, à qui avait ensuite succédé à la basse Nasty Samy et Adrien, ce dernier emmenant les Hellbats dans des territoires où leur heavy rock se trouvait finalement très à l'aise dans une lourdeur qu'on ne soupçonnait peut-être pas possible sur les premiers enregistrements du groupe. Il est indiscutable que les Hellbats ont pleinement su tirer partie de chacune de leur nombreuses formations, chaque période, chaque album ayant laissé sa trace sur le suivant, et dans cette idée, ce nouvel effort présente encore une fois des titres dont la hargne et l'engagement trouvent grâce et appui dans le passé. Ainsi, s'il n'y a donc peut-être plus de basse, et si l'on peut s'attendre à un côté naturellement moins lourd et moins gras que sur One Minute Suicide, l'album de 2010, Dieu que ce nouveau disque, toujours enregistré chez Francis Caste, sue à grand sauts et présente une bête dont le côté malsain, peut-être par ce nouvel aspect plus décharné, est encore plus palpable. Après une petite mise en bouche délicate au piano – The day the music died – c'est un Hellbats armé jusqu'aux dents qui vient démontrer, pour ceux qui devaient en douter encore, l'implacable férocité et la générosité sans bornes de compositions qui ne semblent perdre à aucun moment de leur force de frappe – et les samples utilisés avec parcimonie ajoutant encore au charme de morceaux qui vous avaient de toute façon déjà séduit plus frontalement; comme la lourdeur de ce riff de Kiss Your World Goobye qui renvoie directement au meilleur de One Minute Suicide, le titre... Et quand Eliebats vient poser son Goodbyyyyyyye d'outre-tombe sur ce morceau, il devient bien difficile de ne pas ressentir des frissons vous parcourir l'échine, tant il est tout bonnement impossible de ne pas reconnaître que les mecs y mettent vraiment tout ce qu'ils ont dans les tripes. Parce que les Hellbats, c'est aussi et surtout une question de sincérité et de générosité débordantes. Et presque au delà des différentes variations purement musicales qui ont émaillé l'histoire du groupe, c'est là ce que me touche en premier chez les Hellbats, ce que je ressens avant de me poser une quelconque question d'étiquetage; heavy rock, horror rock, rockab', l'un ou l'autre, ou dans quel proportion se fait le mélange... Non. C'est cette sincérité et cette âme dans les propos et les actes. Et quand en plus derrière, ça tabasse comme ça tabasse, on ne peut que se dire que si leur amour ne nous sera pas offert pour rien, la petite dizaine d'euros qui vous sépare de l'acquisition de cet objet à l'artwork et à la présentation superbe (vinyle rouge translucide tacheté) ne sont que bien peu de choses à côté de la passion et de la flamme incandescentes qui habite ce groupe. Je parlais de disque charnière dans le début de cette chronique, on ne peut qu'être encore plus impatient de découvrir dans de futures productions le nouveau terrain de jeu que Kiss your World Goodbye vient d'ouvrir. Ces quatre nouveaux titres tout comme la reprise très mid-tempo de Kiss the Viper qui clôture ce disque peut vraiment laisser présager du meilleur pour la suite, s'il n'était déjà présent ici!
http://www.hellbats.com/
mercredi 25 avril 2012
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